Boulevard Auguste Reyers 67

Immeuble d’angle de style moderniste construit en 1937 sur les plans de l’architecte Jean-Florian Collin pour sa propre société immobilière Etrimo. L’immeuble s’élève sur neuf niveaux desservis dès l’origine par un ascenseur maîtreDénomination de l’ascenseur principal lorsqu’un ascenseur de service est également présent dans l’immeuble.  et un ascenseur de service, installés dans des gaines fermées par la firme liégeoise Jaspar. 

Le vestibule d'entrée ouvre sur un hall de plan circulaire où est installé, à gauche, l’ascenseur principal. Dans l'axe de l'entrée, une large porte métallique vitrée mène à l'arrière de l’immeuble, à un petit hall de service qui accueille les circulations secondaires : la cage d’escalier de plan semi circulaire et, à droite, l’ascenseur de service. Les étages sont également organisés autour d’un hall circulaire, sobrement décoré en style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., qui donne accès à deux appartements, à l’ascenseur principal et à une large porte vitrée donnant sur le hall destiné initialement au personnel de maison.

Les portes palières de l’ascenseur sont, comme les portes d’origine des appartements, en bois plaqués de palissandre (?), à l'origine verni. Elles sont encadrées d’un chambranle en relief peint en noir qui prolonge subtilement la ligne noire de la plintheAssise inférieure d’un soubassement ou soubassement de hauteur particulièrement réduite. contrastant avec le lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. bas en travertin. Du côté intérieur de chaque porte palièreSituée à chaque palier, porte donnant accès à la cabine.  est fixé le numéro d’étage correspondant, identique à celui apposé à l’entrée du hall, du côté de l'escalier de service. La singularité de l’ascenseur-maître réside dans la forme concave du côté avant de sa cabine qui résulte du plan circulaire du hall. La grille rétractile en métal suit cette courbe grâce à des rails conçus sur mesure. La cabine est probablement en métal comme en témoigne sa partie supérieure où sont percées des petites ouvertures d’aération ovales. Les parois ont été revêtues de moquette et les accessoires d’origine (boutons de commande, luminaire,...) ont été remplacés.

La machinerieSitué dans un espace en partie basse ou en partie haute de l’installation, ensemble comprenant le système d’entraînement et les équipements de commande de l’ascenseur. a été entièrement modernisée mais certains éléments anciens, voire d’origine (treuil et tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. à enroulement, sélecteur d’étage) ont été conservés comme témoins. Elle est située dans un local en toiture qui abrite également la machinerie de l’ascenseur de service.

Bien que cet ascenseur ait en partie perdu son authenticité, la particularité de sa cabine, de sa grille rétractileSystème de fermeture, constitué de montants réunis par des croisillons mobiles, qui se replie et se déplie sur lui-même entre un rail supérieur et un rail inférieur. et de ses portes palières, parfaitement intégrées à l'architecture et au décor d'origine, lui confèrent une valeur historique et esthétique. Il témoigne, avec l’ascenseur de service et l’escalier, de l'organisation des circulations domestiques dans les immeubles à appartements proposés à la bourgeoisie de l'entre-deux-guerres.