Caractéristiques de l’installation
Ascenseur principal ou de service
ascenseur de service
Énergie
électrique
Nombre d'arrêts
5
Charge nominale (kg)
240
Nombre de personnes
3
Vitesse (m/s)
0,75
Type de gaine
gaine fermée
Parois de la gaine
verre
maçonnerie
bois
ferronnerie
verre
Portes palières
élément(s) récent(s)
bois
Guides
en bois
Emplacement du contrepoids
en gaine commune
Boutons d'appel
récents
Plaques signalétiques
récentes
Anciennes marques de fabrique
non
La cabine
Forme de la cabine
quadrangulaire
Matériaux de la cabine
bois
bombé
Porte cabine
néant
Boîte à boutons de commande
récente
Plaques signalétiques
récentes
Éclairage
plafonnier récent
Accessoires de la cabine
portemanteau
Machinerie
Emplacement de la machinerie
en comble
Treuil
moteur ancien
poulie d'adhérence
Tableau de commande
récent
Sélection d'étages
récente
Limiteur de vitesse
limiteur de vitesse récent
Métadonnées
Date de rédaction de la fiche
Mercredi 26 juin 2024
Auteur de la fiche
Jérôme Bertrand
id
Urban : 87
Description
L’hôtel Solvay construit par Victor Horta entre 1895 et 1903 possède un ascenseur de marque Otis équipé à l’origine d’un compartiment monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. sous la cabine. Il est placé en gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. fermée entre l’escalier de service et les fenêtres de la façade arrière. Il dessert cinq arrêts : le sous-sol, le rez-de-chaussée, le premier étage, le deuxième étage et l’entresol situé entre le deuxième et le troisième étage.
L'ascenseur a-t-il été prévu dès l’origine ? A-t-il été installé quelques années après la construction à la place d'un monte-plat ou d’un petit monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. suite à une opération grave subie par Armand Solvay ? Il est en tout cas présent au début des années 1920 puisqu’il est référencé dans un catalogue Otis de 1925.
L’implantation de l’ascenseur en partie devant les fenêtres de l’escalier de service peut étonner et plaiderait pour une installation après la construction. Cependant la trémie apparaît sur les plans de structures métalliques dessinés par Horta. Par ailleurs, le choix de l’emplacement est logique puisqu’au premier étage il se situe au point de passage entre l’office et la salle à manger et permet d'acheminer les plats depuis la cuisine située au rez-de-chaussée. La présence d’un appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques. de levage dès l’origine à cet emplacement, au moins un monte-plat ou un petit monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets., est donc plus que probable.
L’installation telle qu’elle se présente aujourd’hui porte la marque d’une importante transformation réalisée en 1958 par l’architecte Jean Delhaye lors du réaménagement du bâtiment pour la maison de couture Wittamer. En réponse à l’envoi de plans en vue d’une demande de devis, un courrier de la firme Otis indique à l’architecte que selon les dispositions de l’Arrêté royal du 26/2/1957, les parois de la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. doivent être « réalisées en maçonnerie ou tout autre matériau résistant au feu » et conclu : « Il en résulte que vous pouvez parfaitement utiliser le verre armé pour clôturer la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. , mais il devrait être supporté par des encadrements métalliques, et non du bois. Seuls les encadrements de portes, à livrer par vos soins, peuvent être en bois ».
Ces recommandations ont été partiellement suivies : la paroi de la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. donnant vers l’escalier de service est effectivement composée de verre armé placé à l’intérieur d’une structure en métal. La paroi située devant les châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. de fenêtre de la façade arrière possède par contre une structure en bois résineux et des verres striés caractéristiques du début du XXe siècle. Les matériaux utilisés et le fait que les fenêtres de la façade arrière qui se trouvent derrière la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. de l’ascenseur ne sont pas équipées de crémones mais de simples verrous pouvant être actionnés malgré la difficulté d’accès permettent de penser que cette paroi vitrée est d’origine.
Il est tentant d’imaginer que les parois en bois et verre dessinées par Jean Delhaye sur les plans soumis à Otis étaient en réalité les parois existantes de la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte. . Lors des travaux de 1958, la paroi donnant vers les fenêtres de la façade arrière a été conservée en contradiction avec les recommandations d’Otis. Les portes palières installées par l’architecte en remplacement des portes d’origine sont en bois revêtu d’un placage de chêne clair verni et possèdent des poignées intérieures chromées encastrées typiques des années 1950. Les espaces entre les portes et les paliers sont fermés par des tôles métalliques afin de créer une face lisse devant la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de la cabine d’ascenseur lorsqu’elle est en mouvement. Etant donné l’exiguïté des paliers, il est probable que les portes d’origine étaient équipées de grilles rétractiles.
Lors de la même phase de travaux, un plancher métallique surhaussé de trois marches a été installé pour racheter la différence de niveau entre un repos de l’escalier de service et le plancher du deuxième étage. Grâce à ce dispositif donnant sur une nouvelle porte percée face à l’ascenseur, le personnel de l’entreprise Wittamer pouvait accéder aux espaces de travail situés à l’arrière du bâtiment à partir de l’escalier de service, sans passer par les espaces de réception. Ce plancher en métal est monté sur charnières et peut être relevé pour permettre le nettoyage des fenêtres de la façade arrière.
De plan rectangulaire, la cabine d’ascenseur panneautée en bois d’acajou a fait l’objet d’un travail d’ébénisterie raffiné. Elle possède deux pans coupésPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment. se faisant face en diagonale afin de réserver l’espace nécessaire pour l’étrier. La mouluration qui encadre les panneaux est comparable à celle des portes intérieures de l’hôtel Solvay. La paroi de gauche est cependant d’une exécution moins soignée que celle du fond et celle de droite. Elle a été placée suite à la suppression d’une seconde porte d’accès à la cabine. La présence de lisse en métal en partie supérieure indique que les deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d'accès étaient équipées initialement de grilles rétractiles. Également transformé, le toit de la cabine était probablement vitré à l’origine.
Les boutons de commandeSérie de boutons placés en cabine qui permettent de sélectionner automatiquement l’étage souhaité. Un bouton d’arrêt, un bouton d’alarme et un interrupteur pour l’éclairage complètent souvent ce dispositif. de la cabine et les boutons d’appel et de renvoi placés au niveau des portes palières ont été remplacés eux aussi lors des travaux de 1958. Les cinq arrêts desservis peuvent être commandés aussi bien de l’intérieur de la cabine qu’à partir de l’un des étages. L’ascenseur était en effet utilisé comme monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. pour transporter les vêtements, ce que confirme la présence de deux porte-manteaux et d’une tringle fixée au plafond.
L’étrier est placé en diagonale dans un souci de gain de place et pour permettre le double accès à la cabine par les deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de porte contiguës présentes à l’origine. Le compartiment monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. qui se trouvait sous le plancher de la cabine a été retiré, mais le double étrier permettant de le maintenir existe toujours et contient à sa base le système de parachuteSystème de sécurité qui bloque la cabine sur ses guides en cas de rupture des câbles de traction ou de survitesse. . Il s’agit d’un système très ancien fonctionnant en cas de rupture des câbles de suspension qui descendent de part et d’autre de la cabine le long de l’étrier pour se rejoindre à sa base. Un limiteur de vitesseDispositif pourvu d’une poulie sur laquelle passe un câble relié à la cabine. Grâce à un système basé sur la force centrifuge, il bloque le câble en cas de survitesse, ce qui déclenche le parachute. plus récent complète ce dispositif de sécurité. Les guidesRails verticaux en métal et parfois en bois, fixés sur toute la hauteur de la gaine, le long desquels circule la cabine ou le contrepoids. Des câbles peuvent être utilisés comme guides pour le contrepoids. de la cabine sont en bois, ce qui constitue une indication d’ancienneté de l’installation.
Le contrepoidsRelié à la cabine par les câbles de traction et circulant le long de guides verticaux, il est généralement constitué d’éléments en fonte (gueuses). Son poids équivaut à celui de la cabine à demi-charge. Il contrebalance ainsi le poids de la cabine ce qui diminue l’énergie nécessaire à son déplacement. long et étroit coulisse sur des guidesRails verticaux en métal et parfois en bois, fixés sur toute la hauteur de la gaine, le long desquels circule la cabine ou le contrepoids. Des câbles peuvent être utilisés comme guides pour le contrepoids. métalliques en T à l’arrière de la cabine dans un renfoncement du mur qui semble faire partie de la construction d’origine.
La machinerieSitué dans un espace en partie basse ou en partie haute de l’installation, ensemble comprenant le système d’entraînement et les équipements de commande de l’ascenseur. est située dans un espace exigu sous le petit escalier tournant menant du troisième étage aux comblesEspace intérieur de la toiture.. Le treuilAccouplé au moteur, dispositif mécanique qui entraîne les câbles de la cabine et du contrepoids sur un tambour ou une poulie d’adhérence. Otis avec poulieRoue dont la jante porte un ou plusieurs câbles afin de permettre la transmission d’un mouvement. Fixée sur l’axe du treuil, la poulie de traction (ou poulie d’adhérence) communique la force du moteur aux câbles de traction de la cabine et du contrepoids. La poulie de déflexion permet de déporter les câbles dans l’axe de la gaine de l’ascenseur et/ou du contrepoids. Les poulies de renvoi situées au-dessus de la gaine supportent les câbles de traction quand la machinerie est placée en bas. d'adhérence est un modèle particulièrement compact que l'on rencontre jusque dans les années 1950. Il pourrait avoir été installé lors de la phase de modernisation de 1958 en remplacement d'un treuilAccouplé au moteur, dispositif mécanique qui entraîne les câbles de la cabine et du contrepoids sur un tambour ou une poulie d’adhérence. plus ancien.
L’ascenseur de l’Hôtel Solvay présente des similitudes avec deux autres ascenseurs Otis repris à l’inventaire (guides en bois et type d’étrier notamment) : avenue Lepoutre 104 (circa 1912) et rue de la Régence 53 (circa 1913).
En conclusion, les caractéristiques typologiques de l’ascenseur ainsi que les détails constructifs de son inscription dans le bâtiment permettent de confirmer une date d’installation dans la foulée de la construction de l’Hôtel Solvay ou au plus tard au début des années 1920. Bien que fortement transformée en 1958, l’installation conserve certains éléments d’origine, en particulier la cabine en bois d’acajou dont le dessin est probablement de la main d’Horta ou de son atelier.