Les Pavillons français
Rue du Noyer 282

Vaste immeuble à appartements de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., conçu par l'architecte Marcel Peeters pour les promoteurs Lucien Kaisin et son fils Gérard, 1930-1934. Il proposait une vie en appartement confortable et luxueuse à une population aisée (service séparé, espaces d’accueils, salle de réunion, commodités communes).  L’immeuble comprend deux blocs, une entrée pour le bloc I, deux entrées pour le bloc II. Chaque entrée accueille deux ascenseurs (principal et service). Seul l’ascenseur principal du bloc I est conservé intact et classé. De marque Jaspar, il dessert onze étages comprenant de deux à trois appartements, le rez-de-chaussée et un entresol.

L’autorisation de bâtir du bloc I est délivrée en 1931. Ses espaces d’accueil sont particulièrement travaillés. Le vestibule, d'une double hauteur, est éclairé par trois fenêtres garnies de vitraux et orné de deux grandes peintures murales. Les murs sont revêtus d’un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de marbre beige, surmonté d’un parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. de chêne mouluré. Un sous-plafond plat à redents et un sol en mosaïque beige complètent la décoration. Le hall succède au vestibule, avec, face à la porte d’entrée, l’escalier en bois et, en son centre, l’ascenseur de marque Jaspar, d’origine. Ce dernier est intégré sur mesure au décor du hall grâce à un parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. de bois, aux moulures similaires à celles du vestibule, avec soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en marbre. Ce parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. encadre et souligne, du plafond au sol, la porte garnie de vitraux qui mène à l’entrée de service et l’accès à l’ascenseur et à l’escalier.

La cage de l’escalier en bois de l’ascenseur principal est éclairée par des fenêtres à vitrail et les paliers sont couverts de parquet. Partiellement ouverte, la gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte.  de l’ascenseur est protégée par un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux., formé de cadres à treillis métallique à mailles carrées ou losangées maintenus dans un bâti de barres métalliques et assemblés par des anneaux ovales et des petites boules. Aux étages, les portes palières sont formées d’un cadre sommé d’une ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. ouvragée à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. enserrant le numéro d’étage. Typiques de Jaspar, les portes palières et de cabine sont à grilles rétractiles, à montants composés de deux fers plats légèrement espacés surmontés de pointes et à poignées en laiton. Les boutons d’appel anciens, dont le modèle diffère entre le rez-de-chaussée et les étages, sont conservés. Un ancien cadran indicateur d’étage est conservé à tous les niveaux. Le mécanisme reste partiellement en place mais les aiguilles d’origine ont disparu.  

La cabine en bois de chêne verni à panneautages a fait l’objet d’un travail d’ébénisterie soigné. Elle est pourvue de deux miroirs biseautés sur la paroi du fond et présente deux ouvertures par paroi latérale équipées de verres biseautés également, qui offrent une vue sur la cage d’escalier. Une plaquette portant la marque de fabriqueGraphisme destiné à identifier une firme. Il peut prendre la forme d’une plaquette, d’un lettrage en relief... Jaspar et la boite à boutons de commande avec une plaque en laiton anciennes sont préservées.

La machinerieSitué dans un espace en partie basse ou en partie haute de l’installation, ensemble comprenant le système d’entraînement et les équipements de commande de l’ascenseur. d’origine a été remplacée, mais certains éléments techniques anciens subsistent comme le contrepoidsRelié à la cabine par les câbles de traction et circulant le long de guides verticaux, il est généralement constitué d’éléments en fonte (gueuses). Son poids équivaut à celui de la cabine à demi-charge. Il contrebalance ainsi le poids de la cabine ce qui diminue l’énergie nécessaire à son déplacement. et le parachute placé sur le toit de la cabine.

Encore très authentique, cet ascenseur possède un intérêt esthétique et historique. Il a été conçu et intégré de manière qualitative dans des espaces communs à la décoration particulièrement soignée.